SYKES-PICOT NUMBER TWO

Publié le par Yaqzan


Selon Mohamed Hassanein Heykal

Dans une interview donnée tout récemment au journal Al-Ahram, le célèbre  journaliste et écrivain égyptien Mohammed Hassanein Heykal tente d'expliquer  ce qui se trame au delà des événements qui secouent le monde arabe et notamment la question libyenne .

 

Mohamed hassanein heikal

Mohamed Hassanein Hekal

 

M. Heykal, qui fut un proche de Gamal Abdel Nasser et un fervent partisan d'un projet national arabe, estime que l'on assiste aujourd'hui à la dispersion aux quatre vents de ce qui restait encore du projet. Il évoque les fameux accords Sykes-Picot de 1916 qui, après la défaite de la Turquie, se traduisit par les partage entre la Grande-Bretagne et la France des derniers pans de l'empire ottoman à savoir le monde arabe, du sud de l'Anatolie au golfe persique (*). Or, M. Heykal  voit se dessiner aujourd'hui une nouvelle édition des accords Sykes-Picot qui se traduirait selon lui par un partage de zones d'influence dans le monde  arabe au profit d'une alliance  américano-européenne dont les arabes, dit-il,  seront tous victimes.

Pendant ce temps, note-t-il, les Iraniens observent discrètement de loin tandis que la Turquie nourrit des ambitions régionales (**).

S'agissant de la Libye, l'écrivain égyptien y voit l'intention de cette même alliance de ce partager les revenus du pétrole. "Certes, dit-il,il  la chute de Kadhafi était justice mais il fallait que ce soit le peuple libyen qui en assume  la responsabilité à l'exception de l'Alliance Atlantique, qui ne libère pas les pays et les peuples mais leur impose sa domination".

Concernant la Syrie, M. Heykal estime qu'il est souhaitable que des changements s'y produisent mais il se dit inquiet de l'attitude de certains pays arabes qui oeuvreraient en faveur d'une intervention militaire internationale.

Enfin, M. Heykal se dit préoccupé de voir que dans ces circonstances, l'Égypte se tienne à l'écart, entièrement absorbée par ces problèmes intérieurs.

(*) Ces accords furent conclus le 16 mai 1916 à Londres par Sir Mark Sykes et le diplomate français Georges Picot sous l'égide du Foreign Office.

(**) La Turquie actuelle constitue une force régionale de première importance et son système politique réputé allier la laïcité et l'Islam modéré, est fortemet apprécié des occidentaux., qui verraient d'un bon oeil cette "laïcité islamocompatible" s'installer dans les pays du "printemps arabe".


Publié dans proche et moyen-Orient

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