LES PÈRES BLANCS, L'ALGÉRIE, LE PATRIMOINE BERBÈRE
Pour la réparation d'une injustice et le rétablissement de la vérité historique face à la multiplication d'affirmations calomnieuses
n'en déplaise à quelques ignorants dévoyés dans leur endoctrinement, Il convient de rappeler que l'Eglise Catholique n'a jamais pratiqué le prosélytisme en Algérie tant pendant la période coloniale qu'après celle-ci.
En notre époque contemporaine, cette disposition a été d'ailleurs étendue à l'ensemble du monde lors du grand tournant imprimé par le pape Paul-VII, lors du concile Vatican-II.
La présence de clercs la plus remarquée en Algérie a été celle des Pères Blancs et des Soeurs Blanches appréciée et respectée par les populations autochtones dans la mesure même où la ligne d'action définie par le créateur de leur institution, le cardinal Lavigerie interdisait tout endoctrinement catholique et se donnait pour unique but la scolarisation, l'action sociale et les soins médicaux dans le cadre d'une convivialité fraternelle, à l'écoute de l'autre et dans le respect de sa culture et de ses convictions. Le fait est là, même si le cardinal laissait toutefois entendre au tout début de sa mission en 1868, que s'il devait y avoir évangélisation celle-ci devrait être le fait des Algériens eux-mêmes.
Il y a eu des conversions mais celles-ci se sont produites dans des conditions très particulières. Dès son arrivée en Algérie l'institution des Missionnaires d'Afrique "Pères Blancs" s'est trouvée confrontée à une immense famine provoquée par deux années de sécheresse et des invasions de criquets pèlerins qui laissèrent derrière elles de très nombreux orphelins. Une grande partie de ceux-ci (1.800) fut recueillie par les Pères Blancs. Devenus adultes certains de ces orphelins demandèrent à embrasser la religion catholique. Par la suite, l'opinion islamique a vu dans cette initiative une entreprise de prosélytisme religieux, alors que l'archevêché avait donné la consigne impérative de respecter la liberté de conscience des orphelins. Il n'était pas question de "vendre le pain au prix de la religion".
Peu avant de se rendre en Algérie, Lavigerie alors simple abbé, s'était rendu à Damas où il avait rencontré l'Emir Abdelkader en exil, qui lui fit grande impression. "Je n'oublierai pas aisément cette entrevue, confia-t-il dans ses mémoires, je l'écoutais avec admiration et bonheur parler, lui, musulman sincère, un langage que le Christianisme n'eût pas désavoué...".
Sauvegarde du patrimoine berbère
Outre leur action sociale, les Pères Blancs et les Soeurs Blanches ont produit en Algérie une somme considérable d'études sociologiques et linguistiques. Ils ont notamment contribué en Kabylie à la sauvegarde de la langue et et de l'héritage culturel berbères, travail hautement apprécié par les militants du "Mouvement Culturel Berbère", chose à vrai dire, qui n'est pas faite pour plaire au pouvoir algérien aveuglément cramponné à l'idéologie arabo-islamique. Les Kabyles, s'ils sont musulmans n'en revendiquent pas moins leur identité berbère contre une sorte de totalitarisme politico-culturel arabe.