LA FIN D'UNE PRÉSIDENCE

Désillusion

Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy se remette jamais de son échec.

Décrit pas les psychiatres comme un adolescent attardé en quête d'affection, il avait fait de la présidence de la France son jouet chéri, sa chose, et c'est pourquoi en dépit de la baisse de sa popularité et le désamour croissant de membres de son parti, parmi lesquels des individus aiguillonnés par l'ambition, il s'est entêté dans un combat incertain dont on ne peut nier le courage, pour conquérir un nouveau mandat.

La campagne électorale courageuse et sans merci qu'il a menée dans une certaine solitude, a quelque chose de touchant et même ses adversaires dont je suis se sont sentis gênés par le spectacle pitoyable de sa sortie définitive de l'Élysée main dans la main avec sa compagne.

En revanche, le discours d'adieu prononcé auparavant devant ses partisans a révélé une grande dignité et une certaine grandeur patriotique. Autrement dit, ce que Nicolas Sarkozy a réussi, ce n'est pas sa présidence mais ses adieux à une présidence dévoyée par les conseils d'un certain Patrick Buisson thuriféraire des prédateurs de la haute finance à l'instar d'un autre conseiller du nom d'Alain Minc, prêcheur des inégalités sociales pour qui l'a valeur d'un homme se mesure à l'aune de sa fortune.