Sarkozy, les Roms et la Commission européenne

Gare au réflexe nationaliste et aux manoeuvres de diversion

Il ne faudrait pas que la condamnation à l'étranger de la politique de Sarkozy soit perçue comme une condamnation de la France et provoque un réflexe nationaliste qui viendrait à la rescousse du coupable. Ceux qui s'indignent en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs de l'attitude du gouvernement français sont des amis qui considèrent que ses procédés ne correspondent pas à l'image qu'ils ont toujours eue de la France. Ne nous trompons pas de cible.

Danger populiste

Le risque est d'autant plus grand que beaucoup de nos concitoyens, surtout dans les zones rurales, ne voient pas la Commission Européenne d'un bon oeil et la considèrent souvent comme la source de leurs problèmes. Ces mêmes concitoyens nourrissent également une  réelle méfiance ancestrale à l'égard des Roms et autres Romanichels, Manouches et Gitans. SI ce réflexe nationaliste et cette méfiance l'emportent, Sarkozy aura réussi son pari d'inspiration populiste. Il n'y a d'ailleurs aucune raison de s'insurger contre les propos tenus par Mme Viviane reding. Celle-ci a totalement raison  sur le fond et il est vrai que l'application de mesures répressives sur la base d'une discrimination ethnique ne s'était pas vue en France depuis le régime de Vichy.

Méfions nous aussi des manoeuvres de diversion. Des spécialises éminents affirment, de leur propre chef ou sollicités, qu'une réelle menace terroriste pèse sur la France. C'est sans doute une réalité mais l'insistance avec laquelle on parle et reparle de cette menace via la presse me parait de nature à créer un climat d'inquiétude sinon de panique dans la population. Mais aussi et surtout je soupçonne la fanfare sarkozyenne, avec Hortefeux comme chef de batterie et une certaine presse aux ordres de s'être emparée de cette menace pour faire diversion et tenter d'écarter notre attention des incartades euro-bruxelloises grotesques de leur patron et du discrédit qu'il jette sur la France.