Libye, le dit et le non-dit

De l'entrée en jeu des hélicoptères de combat  aux enjeux du conflit en passant par la réalité des personnages du CNT et  BHL le philosophe errant.

Après un très long silence la presse française écrite mais surtout audiovisuelle est restée silencieuse sur ce qui se passe en Libye, pour ne plus parler que de la Syrie et du Yémen.

Elle se réveille aujourd'hui pour nous annoncer sur un ton quelque peu triomphal la première intervention des hélicoptères de combats français contre des objectifs libyens dans le cadre de l'offensive  militaire de l'OTAN menée en violation de la charte des Nations Unies qui interdit l'ingérence militaire au profit d'un protagoniste d'un conflit intérieur.

La Chambre des représentants demande des comptes à Obama

Précisément, la chambre des représentants des Etats-Unis exige des explications du président Obama pour avoir , à la suite de la France, décidé la participation américaine à cette aventure qui comme toutes les précédentes (Irak, Afghanistan, Somalie) aboutira inéluctablement à un fiasco et pire encore à la guerre civile. Il est vrai qu'aux Etats-Unis, un président est responsable devant le parlement. En France, Nicolas le petit ne rend de comptes à personne. et reconnaît, sur les conseils d'un Bernard Henri-Lévi, dépourvu de tout mandat et mû par son ego démesuré, un Conseil national de transition dépourvu de toute légitimité  et constitué en grande partie d'opportunistes transfuges du régime du colonel Kadhafi. Tout aussi grave est le silence approbateur de la plus part des partis de gauche à l'exception du PC face à l'ingérence de l'OTAN en Libye.

La vraie nature de Moustafa 'Abdel Jalil

A ce propos pourquoi la presse et la classe politique n'ont-elles pas donné plus de publicité aux toute récentes déclarations des infirmières bulgares qui ont reconnu dans certains membres du CNT les tortionnaires qui entre 1999 et 2007 les ont torturés, violées et condamnées à mort avant qu'elles ne soient libérée sous la pression de l'Europe. Tenez-vous bien! Cette condamnation à mort fut prononcée et confirmée par m. Moustafa Abdel Jalil, le propre président de ce Conseil qui prétend vouloir instaurer la démocratie en Libye.

Sarkozy, BHL, Juppé et d'autres ne pouvaient ignorer ce détail. L'action qu'ils mènent     aujourd'hui ne leur fait pas honneur non plus qu'à la France.

Selon des représentants de l'ONU en Libye, des exactions, massacres et tortures ont été perpétrés autant par des membres de la rebellion que par des défenseurs de kadhafi. Cela suffit à démontrer que le pays se dirige tout droit vers une guerre civile inter-tribales.

Et BHL dans tout ça?

Bernard Henri Lévi a reconnu s'être rendu à Jérusalem pour remettre une missive du CNT libyen à Benyamin Netanyaou. Le "philosophe" serait-il devenu un agent diplomatique  itinérant. Il est évident que Sarkozy ayant officiellement reconnu le Conseil libyen, il n'est pas imaginable que BHL n'ait pas été secrètement mandaté ou autorisé pour accomplir cette mission. En définitive ce "grand humaniste" se fait l'intermédiaire entre Moustafa Abdel Jalil l'exécuteur des hautes oeuvres de Kadhafi et Netanyaou le bourreau de Gaza reconnu criminel de guerre dans un rapport de l'ONU à la suite de l'opératon "plomb durci" en 2008.

Que pouvait contenir ce message. Des gages proposés à l'état hébreu en matière de sécurité  ou la fourniture de pétrole à prix avantageux, toutes choses que Kadhafi n'aurait pas concédés, d'autant qu'll  se préoccupait plus de l'Afrique que du proche-Orient?

Les enjeux possibles du conflit

Il est clair que ce qui se déroule aujourd'hui en Libye est un coup d'état en cours d'exécution avec la participation militaire de l'OTAN et plus particulièrement de la France et de la grande-Bretagne. Outre les intérêts stratégiques cités, il semble que sous la conduite de Mahmoud Jibril, qui fait office de premier ministre du CNT, l'objectif et de prendre possession des richesses  libyennes pour les introduire dans le cycle de la haute finance mondiale au détriment de la répartition intérieure instaurée par le colonel Kadhafi.

Précisément, M. jibril, que le colonel avait chargé de diriger un comité de développement économique, s'était empressé d'encourager ardemment les privatisations.

En conclusion je pense que par souci d'honnêteté, il faut rappeler les réalisations faites par Kadhafi dans son pays.  Je citerai les progrès accomplis dans l'éducation avec pour résultat un taux d'alphabétisation parmi les plus élevés  du monde arabe, la scolarité mixte obligatoire jusqu'à 16 ans, l'admission des jeunes filles dans les universités, où elles sons majoritaires, leur mariage repoussé à l'âge de 20 ans au lieu de 16. La primauté de la loi civile sur le droit religieux. Le rétablissement de la femme libyenne dans sa condition de citoyenne de plein droit et sa dignité est un autre fait à son actif, de même que la construction d'hôpitaux ultra-modernes, la gratuité des soins, l'attribution de pécules importants à tous les jeunes marié etc...
Est-il besoin de souligner sa conception moderniste de l'Islam qui lui a valu l'hostilité des oulémas rétrogrades.

Quant à BHL, il ferait mieux de retourner à ses études de la pensée botulique dans lesquelles il s'est fait une réputation sans égale. (°)

Excusez-moi cet accès d'humeur.