LA GRANDE LESSIVE DU DR. BARBIER

Publié le par Yaqzan


Un mauvaise thérapie pour un diagnostic parfait


Christophe Barbier, dons son éditorial de l'Express du 7 juillet intitulé "La grande lessive", nous établit un diagnostic on ne peut plus clair et précis de l'état actuel du pouvoir et ne lésine pas sur la nature des maux qui ronge le malade. Un florilège que je me plais à reproduire ici: "pagaille", "désordre", "déliquescence" de l'exécutif, "système à bout de souffle", "crise de régime", "zizanie", "paranoïa", "combinazioni".

Pour soigner le malade, le dr. Barbier prescrit un traitement à ses yeux radical: "C'est tout le gouvernement qu'il faut changer à commencer par François Fillon". Voilà  la lessive qu'il propose et pour laquelle, "en politique, dit-il, le prélavage vaut l'essorage".

Arrêt du lave-linge avant essorage

C'est là que le bât blesse à mon avis. Si le prélavage doit dispenser de l'essorage, cela signifie qu'on veut arrêter le lave-linge avant la fin de son programme. Il apparaît clairement que Christophe Barbier veut ménager Nicolas Sarkozy, considérant qu'il "peut reprendre la main par un coup d'éclat" qui consisterait à constituer un gouvernement "ramassé" composé d'hommes et femmes d'état et en finir avec les "figurants de l'ouverture et les majorettes people" (merci pour eux et pour elles).

La tête et le poisson

Je rappellerai au dr. Barbier que c'est par la tête que le poisson commence à pourrir. Se dispenser d'essorage c'est vouloir sauver la tête et par conséquent vouer notre poisson de pays au pourrissement total. J'ai tout de même un doute, en sa qualité de directeur de la Rédaction de l'hebdomadaire, Ch. Barbier s'impose forcément une certaine retenue. Peut-être a-t-il pressenti sinon souhaité que le lecteur, comme moi, tirerait la conclusion qu'impose un essorage parfait.

Une excellente cote de popularité pour Sarkozy

ce même numéro de "l'Express" publie un sondage BVA dont il ressort que celui que l'on persiste à appeler chef de l'état jouit d'une popularité de 33 % contre 64 % de mécontents. Replacé dans le contexte délétère actuel, ce pourcentage me parait plutôt flatteur et si l'on excepte les profiteurs du régime, je ne vois pas très bien qui peut être satisfait de ce Sarkozyland nourri aux mamelles de la haute finance insolente, du copinage et du tripatouillage politico-médiatique, ce que m. Barbier appelle "combinazioni".

Publié dans Politique

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