IZNOGOUD EST DE RETOUR
Pleure pas petit j'vais t"sortir de là vite fait
Du Canada au 14 de la rue Saint-Dominique en passant par Bordeaux, voici qu'Alain Juppé fait son retour dans les hautes sphères de la politique avec un maroquin (de tirailleur en l'occurrence) que lui a offert -à son corps défendant sans doute- ce pauvre Sarkozy, épuisé après des semaines de pédalage dans la semoule.
Voici le récit de cette aventure sans pareille telle que me l'a contée en rêve Shéhérazade:
Juppeznogoug à la rescousse du Calife
La veille de la Grande fête du Sacrifice, Juppé Pacha, émir de Bordigala, répondant à un commandement céleste, résolut de se rendre dans les terres du Sarkozistan pour y apporter son aide au sauvetage du système de gouvernement de Sarko Abou Sarko qui se trouvait dans la déconfiture, ou englué dans le houmous si vous préférez.
Dès son arrivée, Juppé Pacha endossa derechef la charge de Grand Vizir chargé des janissaires et anciens mamelouks que le calife , qui pédalait depuis de longues semaines dans le boulgour, avait jugé salutaire de lui confier.
Dans un fougueux élan de bravoure, ce noble seigneur , se propose aujourd'hui de tirer d'affaires le Calife discrédité autant que détesté à cause de ses décisions tyranniques qui firent la masse de ses misérables sujets se dresser contre lui, envahissant , vociférante, les rues de sa capitale en brandissant bien haut les étendards de la révolte. Même les élèves des medersas s'étaient joints aux cortèges menaçants.
Des mal-pensants jugent que devenu Grand Vizir, l'émir de Bordigala sera tenté de comploter pour devenir Calife à la place du Calife.
Mais, au sein du sérail au sombres recoins dissimulant des mains perfides armées de sinistres poignards, notre grand vizir risque de voir un jour apparaître sur le chemin de ses douces ambitions quelques peaux de figues de Barbarie sournoisement déposées par l'autre grand vizir, Bachaga du Divan, le dénommé Fi'yon-Bey, rétabli dans sa fonction malgré une bouderie qui l'en avait éloigné pendant deux jours.
Serions-nous à la veille d'impitoyables autant que mortelles rivalités? Peut-être; mais dans cet Orient compliqué, comme disait le Français Carolus Magnus -le Grand Charles, si vous préférez- des arrangements peuvent s'ourdir dans les ténébreux corridors du sérail; et les deux s'accordant pour écarter le Calife, le plus âgé prendrait sa place et le second attendrait une occasion ultérieure.
À moins que. À moins que, dis-je; la gracieuse autant qu'habile Michalyomari Hanem épargnée par la vague de répudiations qui a éclairci le harem du calife, et qui a aujourd'hui l'insigne honneur de régler les rapports du Sarkozistan avec les Émirats proches et lointains, ne vienne déjouer à son propre avantage le sombre complot des deux aspirants calife.
Serait alors venu le temps des joyeuses califettes.
(la suite une autre nuit)