Cette jeunesse qu'on voudrait ignorer

Publié le par Yaqzan



La Jeunesse n'aurait-elle pas voix au chapitre?



Prétendre que les lycéens et étudiants, qui descendent dans la rue le font parce qu'ils y ont été incités c'est  faire injure à cette jeunesse qui sera la France de demain. C'est lui nier le droit à l'expression de sa conscience politique.  Ces jeunes, semble-t-il à certains,  seraient donc  incompétents, inaptes à s'exprimer dans un débat public qui serait le domaine réservé des professionnels de la politique et autres chroniqueurs.

Les lycéens et étudiants d'aujourd'hui savent que les meilleurs diplômes ne leur garantiront pas à coup sûr l'accès à l'emploi qualifié qu'ils espèrent. Ils constatent la faillite de l'état et  l'injustice des politiques menées par celui qui a été mené au pouvoir par les puissances d'argent. Ils sont conscients que la crise économique avec ses conséquences sociales menace de durer longtemps encore, hypothéquant leur avenir.



Pour ces jeunes manifestants, la mobilisation syndicale et populaire engagée contre le projet de réforme des retraites, symbole d'une politique autoritaire, arbitraire, fermée au dialogue, a été le déclic de leur mouvement protestataire. Celui-ci, j'en suis convaincu, est essentiellement politique. Il est l'expression d'un malaise latent et d'une angoisse qui n'attendaient qu'une  occasion propice pour s'exprimer au grand jour, C'est-à-dire dans la rue.

Mai 68?  C'est du passé

Ce n'est pas Mai 68, que d'aucuns se sont aventurés à évoquer.  À cette époque là. les étudiants ne craignaient pas autant qu'aujourd'hui pour leur avenir bien que les effectifs pléthoriques des universités commençaient à poser un problème de débouchés dans  des disciplines de sciences humaines comme la sociologie. Les étudiants d'alors vivaient dans un monde d'abondance, de consommation. Mais ils étouffaient dans cette société figée, étriquée. Il leur fallait la bousculer pour assouvir leur soif d'idéal, de liberté, d'engagement. Leur aînés de 10 ou 15 ans avaient milité contre la guerre d'Algérie et celle-ci était terminée depuis six ans. Eux recherchèrent d'autres causes à défendre. Beaucoup sous l'influence gauchiste se voulurent internationalistes,  s'inspirèrent de figures mythiques comme Che Guevara, Mao Tsé Toung et partirent en guerre contre l'intervention américaine au vietnam. Un vent de liberté souffla comme on se plaît à dire. Il fut interdit d'interdire, on rechercha la vie en communautés, la libre sexualité; on envahit le Larzac pour y élever des moutons.


Par contagion, le souffle libertaire s'empara du monde ouvrier qui, débordant les syndicats, se mit en mouvement pour exiger, plus que des augmentations salariales, de nouvelles formes d'organisation du travail, comme la cogestion des entreprises et plus tard l'autogestion.


Aujourd'hui, les héros de l'époque, Cohn Bendit , Geismar et leurs compagnons sont rentrés dans le droit chemin de la triste sagesse.

Mai 68? C'est bien fini. C'est du passé. Place aux jeunes d'aujourd'hui !

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article