CÔTÉ SARKOZY NUISANCE CÔTÉ GAUCHE INCONSCIENCE

Publié le par Yaqzan

Nuisance

Voilà deux ans et demi que Sarkozy défigure la France, s'emploie à détruire notre modèle de société et nos institutions, multiplie les abus de pouvoir (justement dénoncés par F. Bayrou), viole la règle constitutionnelle de séparation des pouvoirs en cherchant à mettre la justice à sa botte, bafoue  sans vergogne la présomption d'innocence, prétend "bidouiller" la carte électorale au profit de ses partisans et rêve de mettre la presse au pas et pourquoi pas de faire remplacer Arlette Chabot par Patrick Buisson son précepteur d'extrême-droite.

  Si cela n'illustrait pas la nature du personnage qui a été placé à la tête de l'État par un électorat en partie abusé, Il serait superflu  d'évoquer ses écarts de langage grossiers et méprisants et ses extravagances sur la théorie des gènes,  la supériorité du prêtre sur l'instituteur ou l'immaturité des Africains.

Et pendant ce temps ....

Inconscience

Les responsables de la gauche se livrent au petit jeu des étiquettes consistant à chercher qui d'entre eux est plus à gauche que les autres ou plus socialiste que social-démocrate et surtout à déterminer si François Bayrou est du Centre, du Centre-Droit ou du Centre-Gauche.

Certes, il est compréhensible que chacun soit attaché à son identité idéologique et se sente héritier de Jean Jaurès ou de Léon Trotski. Mais ces braves gens des appareils politiques de la Gauche devraient se rendre compte que, de tout cela, les citoyens électeurs se tamponnent le coquillard.

Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est le sauvetage de nos institutions et de notre modèle de société que tous nos présidents, de De Gaulle à Chirac en passant par Pompidou, Giscard d'Estaing et Mitterrand, ont su préserver pour l'essentiel par delà les clivages politiques. Il ne s'agit pas pour autant de laisser de côté le nécessaire travail de rétablissement de la justice sociale conjointement avec la recherche de solutions à nos problèmes économiques. Mais aujourd'hui, la priorité des priorités et de faire en sorte que Sarkozy n'en reprenne pas pour cinq ans en 2012  sans pour autant écarter la possibilité de recours plus expéditifs dans le cadre constitutionnel, le cas échéant.

Certains pensent qu'une Union de la Gauche (Communiste, Verts et Socialistes) peut créer l'alternative. Quand le PS n'arrive pas à s'entendre avec lui-même on peut être sceptique quant à la crédibilité d'une telle union. Qu'il le veuille ou non, l'appareil du parti socialiste est discrédité. Ses membres "historiques" sont devenus des repoussoirs pour l'électorat hier encore fidèle. Plus personne n'y croit. Aucun début de projet n'apparaît, non plus qu'aucun débat de fond. Ce que nous présente la presse avec plus ou moins de malice, ce n'est qu'un théâtre où l'on joue "les Aventures de Martine et Ségolène". Cette dernière était un espoir de renouveau, un recours possible. Soutenue pas un vaste mouvement populaire et  jeune, elle a  été torpillée pas un appareil politique sénescent, et ses détracteurs aujourd'hui encore prompts à la dénigrer sous la forme de traits faussement humoristiques ont été certainement guidés par la crainte de la voir réussir. Au PS le renouveau ne passera que par le renouvellement de l'appareil. Or, je ne pense pas que le renouveau dont parle aujourd'hui Mme Aubry veuille en passer par là. (lien)

Non la Gauche même unie -pour la circonstance comme cela est à craindre- ne pourra pas vaincre seule le camp sarkozyste. Celui-ci ne s'embarrasse pas d'états d'âme ni de problèmes d'identité idéologique puisqu'il est totalement dépourvu d'idéologie. Face à lui, les bannières historiques du socialisme sous toutes ses formes font figure de banquet d'anciens combattants nostalgiques et ce n'est pas avec cela qu'on mobilise un électorat. L'opposition devrait comprendre qu'il lui faut rallier la partie de l'électorat qui regrette aujourd'hui de s'être laissée abuser par le discours de campagne de Sarkozy et ce n'est pas avec le discours d'un Mélenchon,  jacobin invétéré,  réincarnation anachronique du "petit-père" Combes, qu'elle y parviendra. Quant à Marie-George, elle devrait penser à prendre le train  de l'Histoire.

Comme je l'ai déjà écrit sur ce blog, il est nécessaire de former un vaste rassemblement fondé sur la défense sinon la restauration de nos institutions républicaines et de notre démocratie sociale, solidaire face à la puissance hégémonique de l'Argent. Ce mouvement s'étendrait des communistes au Modem -et pourquoi pas au-delà- en passant par les verts et les socialistes de bonne volonté dans l'abandon du sectarisme mesquin et des ambitions personnelles ou partisanes. (lien)

A ceux qui rejettent a priori tout rapprochement avec le mouvement de François Bayrou, je dirai que la Gauche dans l'histoire  de la France moderne n'a pas eu l'exclusivité de l'action pour le progrès social. Bien avant le Front populaire, au début des années "30", le gouvernement de centre-droit d'André Tardieu généralisa les Assurances sociales, instaura la gratuité de l'enseignement secondaire, améliora les pensions, engagea l'Etat dans le financement de grands travaux d'infrastructures et poursuivit activement le développement du logement social. Tout cela, certes,  au prix d'un important déficit budgétaire; mais c'était de l'investissement et les réalisations sont encore visibles aujourd'hui.

Quant à Bayrou, républicain et démocrate, il se  réclame de  l'esprit du mouvement chrétien-social résolument laïque du "Sillon" de Marc Sangnier. Le considérer comme infréquentable serait faire preuve d'un aveuglement sectaire et suicidaire.

Publié dans Politique

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