UN ÉGYPTIEN À PARIS (48)
Sous Charles X et Louis-Philippe
Rifa‘at at-Tahtaoui témoin des "Trois Glorieuses" (suite)
Rifa‘at at-Tahtaoui témoin des "Trois Glorieuses" (suite)
Prise de l'Hôtel de Ville
"Le 28 juillet, la population arracha de mains de l'armée le lieu appelé Hôtel de Ville, le siège du maire de Paris (1) . Au même moment apparut la Garde Nationale, c'est à dire "les gardiens du peuple" , soldats auparavant chargés de la protection de la population comme la garde royale était chargée de la protection du roi.

Le combat devant l’Hôtel de ville le 28 juillet 1830.
Jean-Victor Schnetz. Paris, Musée du Petit Palais.
"Charles X avait révoquée cette garde nationale mais celle-ci réapparut dès le déclenchement de l'insurrection pour prendre la défense du peuple par les armes. Les soldats de la garde chassèrent tous les militaires qui se trouvaient à l'Hôtel de Ville et en incendièrent une grande partie.
"Des tribunaux surgirent sur le champ et le peuple s'érigea en juge. Le pouvoir ne put rien faire. Il avait épuisé toutes ses forces pour tenter d'éteindre la révolte et rétablir l'ordre mais se révéla impuissant bien qu'il eût appelé la gendarmerie et l'artillerie à la rescousse de la garde royale forte de douze mille hommes et de l'armée, qui en rassemblait six mille. Les forces royales comptaient donc dix-huit mille hommes outre l'artillerie et la gendarmerie (2).

Combat de la rue de Rohan le 29 juillet 1830.
Hippolyte Lecomte. Paris, Musée Carnavalet.
"Les gens du peuple portant des armes étaient en moins grand nombre. Les hommes sans armes combattaient avec des pierres ou apportaient assistance à ceux qui étaient armés.
"après la prise de l'hôtel de Ville par les insurgés, qui s'emparèrent d'une pièce
d'artillerie, les militaires en déroute s'enfuirent du quartier et se dirigèrent vers un lieu appelé le Louvre et vers le palais des Tuileries, la résidence royale. Là, les combats reprirent entre les soldats et la population. Tandis que se déroulait l'affrontement, voilà que l'étendard tricolore, qui est l'emblème de la Liberté surgit de toutes parts sur les églises et les bâtiments publics tandis que sonnaient les grosses cloches pour appeler les habitants de Paris et des faubourgs à prendre les armes.
L'hallali

Eugène Delacroix. La Liberté guidant le Peuple
"Lorsque les militaires prirent conscience que la victoire était du côté de la population et que faire usage des armes contre leurs propres concitoyens et leurs proches jetterait sur eux le déshonneur, ils refusèrent pour la plupart de poursuivre le combat et de nombreux gradés se démirent de leur commandement.
"Le matin du 29 juillet, les trois quarte de la ville étaient aux mains de la population de même que les palais des Tuileries et le Louvre sur lesquels ils déployèrent l'étendard de la Liberté. Lorsqu'il apprit cela, le commandant militaire de la place de Paris chargé de faire respecter l'autorité du roi, se retira scellant ainsi la victoire du peuple (3).
"Sur ce, les militaires se rangèrent sous la bannière du peuple puis un pouvoir temporaire et un gouvernement transitoire furent mis en place pour prendre en main les affaires du pays jusqu'à ce que l'opinion s'accorde sur l'investiture d'un nouveau chef d'état.
La Fayette

La Fayette en 1830 à l'age de 73 ans
"Le chef militaire (commandant de la Garde nationale) dénommé La Fayette, prit la tête de ce gouvernement provisoire (4). Il avait combattu pour la liberté lors de la première révolution. Il était célèbre pour son amour indéfectible de la liberté. Il était vénéré à l'égal des rois pour avoir toutes les qualités inhérentes à la dignité royale. C'était un homme d'une seule pièce, inébranlable dans ses convictions politiques (5). Il n'avait pas de prédisposition naturelle à faire jaillir du néant de nouvelles connaissances scientifiques comme la plupart des Français et les plus célèbres d'entre eux en particulier dans les arts militaires (6), mais il était considéré comme le plus grand de tous de par son prestige; non de par ses prédispositions. Le dessein n'était pas de mettre son savoir à profit mais de voir l'autorité lui échoir (7).
"On remarque que dans la plupart des pays la prééminence de l'individu ne tient pas toujours au degré de son savoir. Et on constate avec étonnement que cela est également vrai dans les pays les mieux civilisés quand bien même le savoir serait-il exigé comme allant de soi ou par force de loi pour accéder à la préséance.
1) L'auteur écrit Maison de la Ville. En Arabe دار المدينة . Il écrit Cheikh pour maire شيخ
2) Les sources historiques françaises évaluent les forces en présence à 10.000 homme pour l'armée royale et autant pour les insurgés. Les combats se solderont par mille morts dont huit-cents insurgés.
3) Le Maréchal Marmont avait dû retirer ses hommes des Tuileries pour colmater les brèches provoquées par la défection de deux régiments installés place Vendôme et qui s'étaient ralliés aux insurgés.
4) la Fayette était alors député de Meaux. Des délégations de citoyens s'étaient rendus auprès de lui pour lui demander de prendre le commandement de la Garde Nationale.
"Le 28 juillet, la population arracha de mains de l'armée le lieu appelé Hôtel de Ville, le siège du maire de Paris (1) . Au même moment apparut la Garde Nationale, c'est à dire "les gardiens du peuple" , soldats auparavant chargés de la protection de la population comme la garde royale était chargée de la protection du roi.

Le combat devant l’Hôtel de ville le 28 juillet 1830.
Jean-Victor Schnetz. Paris, Musée du Petit Palais.
"Charles X avait révoquée cette garde nationale mais celle-ci réapparut dès le déclenchement de l'insurrection pour prendre la défense du peuple par les armes. Les soldats de la garde chassèrent tous les militaires qui se trouvaient à l'Hôtel de Ville et en incendièrent une grande partie.
"Des tribunaux surgirent sur le champ et le peuple s'érigea en juge. Le pouvoir ne put rien faire. Il avait épuisé toutes ses forces pour tenter d'éteindre la révolte et rétablir l'ordre mais se révéla impuissant bien qu'il eût appelé la gendarmerie et l'artillerie à la rescousse de la garde royale forte de douze mille hommes et de l'armée, qui en rassemblait six mille. Les forces royales comptaient donc dix-huit mille hommes outre l'artillerie et la gendarmerie (2).

Combat de la rue de Rohan le 29 juillet 1830.
Hippolyte Lecomte. Paris, Musée Carnavalet.
"Les gens du peuple portant des armes étaient en moins grand nombre. Les hommes sans armes combattaient avec des pierres ou apportaient assistance à ceux qui étaient armés.
"après la prise de l'hôtel de Ville par les insurgés, qui s'emparèrent d'une pièce
d'artillerie, les militaires en déroute s'enfuirent du quartier et se dirigèrent vers un lieu appelé le Louvre et vers le palais des Tuileries, la résidence royale. Là, les combats reprirent entre les soldats et la population. Tandis que se déroulait l'affrontement, voilà que l'étendard tricolore, qui est l'emblème de la Liberté surgit de toutes parts sur les églises et les bâtiments publics tandis que sonnaient les grosses cloches pour appeler les habitants de Paris et des faubourgs à prendre les armes.
L'hallali

Eugène Delacroix. La Liberté guidant le Peuple
"Lorsque les militaires prirent conscience que la victoire était du côté de la population et que faire usage des armes contre leurs propres concitoyens et leurs proches jetterait sur eux le déshonneur, ils refusèrent pour la plupart de poursuivre le combat et de nombreux gradés se démirent de leur commandement.
"Le matin du 29 juillet, les trois quarte de la ville étaient aux mains de la population de même que les palais des Tuileries et le Louvre sur lesquels ils déployèrent l'étendard de la Liberté. Lorsqu'il apprit cela, le commandant militaire de la place de Paris chargé de faire respecter l'autorité du roi, se retira scellant ainsi la victoire du peuple (3).
"Sur ce, les militaires se rangèrent sous la bannière du peuple puis un pouvoir temporaire et un gouvernement transitoire furent mis en place pour prendre en main les affaires du pays jusqu'à ce que l'opinion s'accorde sur l'investiture d'un nouveau chef d'état.
La Fayette

La Fayette en 1830 à l'age de 73 ans
"Le chef militaire (commandant de la Garde nationale) dénommé La Fayette, prit la tête de ce gouvernement provisoire (4). Il avait combattu pour la liberté lors de la première révolution. Il était célèbre pour son amour indéfectible de la liberté. Il était vénéré à l'égal des rois pour avoir toutes les qualités inhérentes à la dignité royale. C'était un homme d'une seule pièce, inébranlable dans ses convictions politiques (5). Il n'avait pas de prédisposition naturelle à faire jaillir du néant de nouvelles connaissances scientifiques comme la plupart des Français et les plus célèbres d'entre eux en particulier dans les arts militaires (6), mais il était considéré comme le plus grand de tous de par son prestige; non de par ses prédispositions. Le dessein n'était pas de mettre son savoir à profit mais de voir l'autorité lui échoir (7).
"On remarque que dans la plupart des pays la prééminence de l'individu ne tient pas toujours au degré de son savoir. Et on constate avec étonnement que cela est également vrai dans les pays les mieux civilisés quand bien même le savoir serait-il exigé comme allant de soi ou par force de loi pour accéder à la préséance.
1) L'auteur écrit Maison de la Ville. En Arabe دار المدينة . Il écrit Cheikh pour maire شيخ
2) Les sources historiques françaises évaluent les forces en présence à 10.000 homme pour l'armée royale et autant pour les insurgés. Les combats se solderont par mille morts dont huit-cents insurgés.
3) Le Maréchal Marmont avait dû retirer ses hommes des Tuileries pour colmater les brèches provoquées par la défection de deux régiments installés place Vendôme et qui s'étaient ralliés aux insurgés.
4) la Fayette était alors député de Meaux. Des délégations de citoyens s'étaient rendus auprès de lui pour lui demander de prendre le commandement de la Garde Nationale.
5) La Fayette est resté fidèle toute sa vie à l'idéal de liberté. Inspirateur de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789, il plaida pour l'abolition de l'esclavage et contre la peine de mort. Il resta, de sa jeunesse jusqu'à sa mort membre de la Franc-Maçonnerie.
6) Devenu orphelin très jeune, la Fayette fut un jeune garçon sportif et téméraire. Il fit des études très ordinaires, convenables sans plus, au Collège de Plessis, devenu par la suite lycée Louis-le-Grand. d'autre part, le futur héros de l'Indépendance américaine ne reçut en fait qu'une formation militaire brève et sommaire à Metz. Pour tout ce qui concerne la Fayette, se référer à l'oeuvre de Gonzague Saint-Bris Historia déc. 2007)
7) De fait, mis à part les Bonapartistes, les insurgés souhaitaient que La Fayette devienne le premier président de la II-ème République.
6) Devenu orphelin très jeune, la Fayette fut un jeune garçon sportif et téméraire. Il fit des études très ordinaires, convenables sans plus, au Collège de Plessis, devenu par la suite lycée Louis-le-Grand. d'autre part, le futur héros de l'Indépendance américaine ne reçut en fait qu'une formation militaire brève et sommaire à Metz. Pour tout ce qui concerne la Fayette, se référer à l'oeuvre de Gonzague Saint-Bris Historia déc. 2007)
7) De fait, mis à part les Bonapartistes, les insurgés souhaitaient que La Fayette devienne le premier président de la II-ème République.