SARKOZY-OTAN: MÉPRIS DES FRANÇAIS

Publié le par Yaqzan

 Il était une fois "une certaine idée de la France"














Charles De Gaulle n'appréciait pas trop les Français. Il les trouvait fantasques, inconstants; mais son amour passionnel de la France était sa manière de les aimer.

Sarkozy n'aime pas les Français et j'en veux pour preuve le mépris dans lequel il les a tenus par ses promesses fallacieuses, la désinvolture qu'il manifeste aujourd'hui jusque dans les domaines les plus graves, à quoi s'ajoute une trivialité qui ne sied guère à l'idée que les Français se font de la fonction présidentielle.

Aime-t-il la France? Peut-être mais certainement pas comme De Gaulle, qui, on s'en souvient, s'en faisait "une certaine idée",  c'est-à-dire la sienne: une idée de grandeur fondée sur des principes de portée universelle et surtout sur une volonté intransigeante d'indépendance.

Sarkozy s'est cru autorisé à engager le processus de retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN dont le Général l'avait fait sortir en 1966.

Outre le fait qu'elle ne figurait pas dans son programme électoral, l'initiative de Sarkozy n'avait aucune légitimité. Compte tenu de l'importance et de la gravité de l'enjeu, le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN n'était pas une affaire de gouvernement. C'était l'affaire de la Nation, c'est-à-dire l'affaire de tous les Français.

En conséquence la question aurait du  être soumise à référendum au terme d'un long débat national spécifique et minutieux prenant en considération toutes les conséquences possibles d'une telle décision dans des perspectives qui sont à ce jour totalement imprévisibles et qui tiennent du saut aveugle dans l'inconnu.

Les arguments avancés sur la garantie de l'indépendance de décision de la France et  un accroissement consécutif du poids de l'Europe au sein du commandement militaire de l'Alliance sont totalement illusoires. Nos partenaires européens sont convaincus que les Etats-Unis resteront les maîtres de la décision et ils s'en accommodent de bonne grâce. On me rétorquera qu' Obama n'est pas Bush. Certes. Mais ce n'est pas sur le court terme qu'il faut envisager les choses. Que seront les Etats-Unis et quelle sera la situation mondiale dans cinq, dix ou vingt ans?

L'OTAN est essentiellement une alliance militaire destinée à protéger ses membres contre un éventuel agresseur. Pour l'instant on n'en connaît qu'un seul: Le terrorisme islamiste  particulièrement représenté par al-Qaeeda et les Talibans. Or ce n'est pas avec des chars des avions, des hélicoptères et des troupes en ordre de bataille qu'on peut lutter contre un tel ennemi mouvant, insaisissable, multipolaire. On effacerait l'Afghanistan de la carte du Monde que rien ne serait résolu. Il n'y a que les aveugles qui peuvent imaginer une solution militaire. De Gaulle, encore lui! l'avait fort bien compris en Algérie. l'aboutissement ne pouvait être que politique et seulement politique.

Des motifs d'inquiétude

Qu'on le veuille ou non, réintégrée dans l'OTAN à part entière, la France ne sera plus totalement indépendante et elle en paiera les frais sur le plan diplomatique, notamment dans ses rapports avec les Pays du sud et plus particulièrement les pays Arabes et autres du Proche et du Moyen-Orient. Que dire en outre du risque  pour elle de se trouver un jour impliquée dans de désastreuses aventures militaires. lien:  AFGHANISTAN

A cet égard on peut être légitimement inquiet. Imaginons qu'en 2003 Sarkozy eût été président à la place de Jacques Chirac. Il y a fort à parier qu'il aurait engagé notre pays dans la désastreuse équipée irakienne. J'en veux pour preuve qu'il s'est empressé, à la première occasion, d'aller s'excuser de "l'arrogance" de la France auprès de G. W Bush de triste mémoire. La France n'avait-elle pas eu le front de s'opposer à cette aventure insensée devant un parterre onusien admiratif, applaudissant -ce qui s'était jamais vu- un Dominique de Villepin remarquable porte-parole d'une vraie France indépendante.

Bernard Kouchner fut l'un des très rares hommes politiques français à approuver la décision de Bush. Il n'y avait vu  qu'une bonne occasion de renverser le dictateur de Bagdad, c'est-à-dire pas plus loin que le bout de son nez, ce qui est, reconnaissons-le , une bien courte vue pour qui est devenu notre ministre des Affaires Étrangères

Basse manoeuvre

Mais maintenant, la honte! Pour faire passer son projet, Sarkozy a choisi de le soumettre par l'intermédiaire de son premier ministre à l'Assemblée Nationale, enfoui dans un dossier de politique étrangère générale avec mise en jeu du gouvernement. Une basse manoeuvre, un  escamotage indigne ou pour mieux dire, digne d'un tenancier de planche à bonneteau. Une injure à l'électorat, injure d'autant plus grave que certains députés de l'UMP hostiles au projet ont décidé de le voter quand même ou de se porter malades manifestant ainsi un total mépris de leur propre mandat et des électeurs qui le leur ont confié.



Publié dans Politique

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