UN EGYPTIEN A PARIS (12)
Sous Charles-X et Louis-Philippe
L'urbanisme parisien (suite) voir UN EGYPTIEN A PARIS (11)

Rifaat at-Tahtaoui poursuit sa description de l'habitat parisien et évoque qelques coutumes
L'urbanisme parisien (suite) voir UN EGYPTIEN A PARIS (11)

Rifaat at-Tahtaoui poursuit sa description de l'habitat parisien et évoque qelques coutumes
"Les immeubles ont habituellement quatre et parfois sept étages superposés ainsi qu'un rez-de-chaussée et un sous-sol comprenant des emplacements pour y attacher les chevaux, pour la cuisine ou pour entreposer les provisions essentielles telles que le vin ou le bois de chauffage. Ici, comme au Caire, les immeubles comprennent un certain nombre de logements indépendants. Chaque étage comporte plusieurs logements dont chacun est constitué de pièces communiquant les unes avec les autres.
"Les immeubles sont traditionnellement divisés en trois classes: La première, c'est l'habitat du commun, la deuxième celui des gens de haute condition et la troisième celui du roi, des ses proches et des gens de l'administration royale et des membres du Conseil. Selon l'appellation, ces catégories vont de l'habitation au palais en passant par la demeure ou la résidence.
Du majordome au concierge
"D'un autre point de vue on distingue encore trois catégories, à savoir les maisons qui ont un majordome et qui disposent d'une grande porte permettant l'entrée et la sortie des voitures. La deuxième catégorie est celle des maisons avec vestibule ou galerie, qui ont un portier mais dont la porte ne permet pas le passage des voitures. La troisième catégorie est celle des maisons qui ne disposent pas de portier, n'ayant pas d'endroit pour le loger.
"Il entre dans les fonctions du portier d'attendre l'habitant jusqu'à minuit. Mais si une personne a l'intention de passer la soirée en ville au delà de minuit, elle doit en avertir le portier pour que celui-ci l'attende et lui ouvre la porte, et cela suppose en échange le don d'un "petit quelque chose".
"Contrairement au Caire, Paris ne compte pas de quartiers auxquels on accède par des portes que contrôlent des portiers.
"L'immobilier à Paris est très cher et les loyers des grands immeubles peuvent atteindre un million de francs soit environ trois millions de piastres égyptiennes.
Des meublés de luxe
"On peut à Paris louer des habitations meublées comportant un magnifique mobilier et tous les appareils et ustensiles nécessaires pour la cuisine ainsi que l'argenterie, la literie, le linge, les tissus d'ameublement, des sièges ordinaires mais aussi des fauteuils tapissés de soie, des objets de bel aspect tels que des montres qu'ils appellent ici "pendule", des vases à fleurs et des cafetières incrustées de dorures, des lustres aux multiples chandelles, des armoires à livres (sic) munies d'une porte de verre permettant de voir tout ce qu'elle contiennent d'ouvrages finement reliés. Ici, tout un chacun, qu'il soit riche ou pauvre, possède son armoire à livres puisque le peuple, dans l'ensemble, sait lire et écrire.
"D'ordinaire, l'homme ne dort pas dans la même chambre que son épouse lorsque leur mariage est déjà ancien.
Le Roi à la campagne, le Peuple au Palais
"Entre autres coutumes auxquelles on n'a rien à redire, on note que les palais du Roi et de ses proches sont ouverts au public une fois l'an lorsque le souverain et les membres de sa famille quittent Paris pour un séjour de quelques mois à la campagne. Les gens entrent alors dans les demeures royales pour contempler toutes les choses pour eux extraordinaires qui en constituent l'ameublement. Mais pour effectuer une telle visite il faut être muni d'un document cacheté mentionnant l'autorisation d'entrée pour une, deux ou plusieurs personnes. Beaucoup de gens obtiennent ce document et certains l'offrent à qui, parmi ses connaissances, le lui demanderait. Ainsi peut-on voir une foule énorme visiter les appartements privés du Roi et de ses proches.
"J'ai moi-même souvent visité ces appartements et parmi toutes les choses qu'il convient d'admirer j'ai vu de nombreux portraits auxquels il ne manque que la parole et parmi eux beaucoup de représentations des rois de France et d'autres nations ainsi que des membres de la famille royale.
"Tous les meubles et objets que renferment les appartements privés du roi privilégient la beauté et la qualité de la facture au détriment de la valeur du matériau . Ainsi n'y trouve-t-on pas beaucoup d'incrustations de pierres précieuses, fort nombreuses au contraire dans les maisons des grands émirs. Par principe, le Français préfère le bon goût au lustre et à l'ostentation de la richesse."
"Les immeubles sont traditionnellement divisés en trois classes: La première, c'est l'habitat du commun, la deuxième celui des gens de haute condition et la troisième celui du roi, des ses proches et des gens de l'administration royale et des membres du Conseil. Selon l'appellation, ces catégories vont de l'habitation au palais en passant par la demeure ou la résidence.
Du majordome au concierge
"D'un autre point de vue on distingue encore trois catégories, à savoir les maisons qui ont un majordome et qui disposent d'une grande porte permettant l'entrée et la sortie des voitures. La deuxième catégorie est celle des maisons avec vestibule ou galerie, qui ont un portier mais dont la porte ne permet pas le passage des voitures. La troisième catégorie est celle des maisons qui ne disposent pas de portier, n'ayant pas d'endroit pour le loger.
"Il entre dans les fonctions du portier d'attendre l'habitant jusqu'à minuit. Mais si une personne a l'intention de passer la soirée en ville au delà de minuit, elle doit en avertir le portier pour que celui-ci l'attende et lui ouvre la porte, et cela suppose en échange le don d'un "petit quelque chose".
"Contrairement au Caire, Paris ne compte pas de quartiers auxquels on accède par des portes que contrôlent des portiers.
"L'immobilier à Paris est très cher et les loyers des grands immeubles peuvent atteindre un million de francs soit environ trois millions de piastres égyptiennes.
Des meublés de luxe
"On peut à Paris louer des habitations meublées comportant un magnifique mobilier et tous les appareils et ustensiles nécessaires pour la cuisine ainsi que l'argenterie, la literie, le linge, les tissus d'ameublement, des sièges ordinaires mais aussi des fauteuils tapissés de soie, des objets de bel aspect tels que des montres qu'ils appellent ici "pendule", des vases à fleurs et des cafetières incrustées de dorures, des lustres aux multiples chandelles, des armoires à livres (sic) munies d'une porte de verre permettant de voir tout ce qu'elle contiennent d'ouvrages finement reliés. Ici, tout un chacun, qu'il soit riche ou pauvre, possède son armoire à livres puisque le peuple, dans l'ensemble, sait lire et écrire.
"D'ordinaire, l'homme ne dort pas dans la même chambre que son épouse lorsque leur mariage est déjà ancien.
Le Roi à la campagne, le Peuple au Palais
"Entre autres coutumes auxquelles on n'a rien à redire, on note que les palais du Roi et de ses proches sont ouverts au public une fois l'an lorsque le souverain et les membres de sa famille quittent Paris pour un séjour de quelques mois à la campagne. Les gens entrent alors dans les demeures royales pour contempler toutes les choses pour eux extraordinaires qui en constituent l'ameublement. Mais pour effectuer une telle visite il faut être muni d'un document cacheté mentionnant l'autorisation d'entrée pour une, deux ou plusieurs personnes. Beaucoup de gens obtiennent ce document et certains l'offrent à qui, parmi ses connaissances, le lui demanderait. Ainsi peut-on voir une foule énorme visiter les appartements privés du Roi et de ses proches.
"J'ai moi-même souvent visité ces appartements et parmi toutes les choses qu'il convient d'admirer j'ai vu de nombreux portraits auxquels il ne manque que la parole et parmi eux beaucoup de représentations des rois de France et d'autres nations ainsi que des membres de la famille royale.
"Tous les meubles et objets que renferment les appartements privés du roi privilégient la beauté et la qualité de la facture au détriment de la valeur du matériau . Ainsi n'y trouve-t-on pas beaucoup d'incrustations de pierres précieuses, fort nombreuses au contraire dans les maisons des grands émirs. Par principe, le Français préfère le bon goût au lustre et à l'ostentation de la richesse."