LE MALENTENDU ISLAMO-CHRÉTIEN
Quelques clés pour tenter de comprendre

Le christianisme et l'Islam n'ont jamais fait bon ménage. C'est un constat historique. Mettons à part les guerres qu'ils se sont livrées, notamment lors des croisades en Espagne et au Levant, puis l'inquisition qui a poursuivi les morisques tout autant que les juifs, et examinons plutôt l'état de leur rapports dans les intervalles de ces événements paroxystiques.
Mis à part Dante, qui a réservé à Mahomet une place dans l'Enfer de sa "Divine Comédie" et Voltaire, qui a pris la plume pour écrire son "Mahomet, ou le Fanatisme", les apologistes des deux camps se sont durement affrontés durant des siècles et si il y a eu dans la première moitié du XX-ème siècle une relative accalmie, les controverses ont resurgi de nos jours avec le nouveau développement du fondamentalisme musulman et en dépit de la volonté d'apaisement manifestée par l'église catholique après le concile Vatican-II.
En réalité et jusque dans les périodes de relative tolérance mutuelle, il n'y a jamais eu au mieux entre l'Islam et la Chrétienté qu'une cohabitation sans réelle intimité et encore moins fraternité, exception faite des rapports entre individus éclairés de l'une et l'autre communautés. Voir à propos du statut des minorité en pays d'Islam: ALGÉRIE ET PROSÉLYTISME ÉVANGÉLIQUE
Faire de l'angélisme dans l'approche de l'Islam à l'instar du Père Michel Lelong, théologien et islamologue ardent militant de la réconciliation, n'est sans doute pas la meilleure façon d'avancer vers une harmonisation des rapports islamo-chrétiens. Mieux vaut regarder les réalités en face pour mieux appréhender les points de convergence et de divergence et en faire une analyse historique dans une approche scientifique libérée des a priori religieux et, de ce fait, propice à une compréhension réciproque. Cette démarche est depuis des années réclamée par des intellectuels musulmans en lutte contre l'intégrisme, comme les égyptiens Mohamed El-Eshmaoui, Fouad Zakariya et Farag Foda (assassiné en 1992 au Caire par des fanatiques) ou le tunisien Abdelwahab Meddeb.
Un pas vers l' "Autre"
Du côté chrétien, nombre de religieux, notamment jésuites et dominicains, comme Georges Anawati ou Jacques Jomier entre autres ont produit des études scientifiques de parfaite impartialité sur l'Islam, et certains islamologues chrétiens ont ressenti une attirance pour cette religion, particulièrement dans le domaine de la mystique soufie. Le plus prestigeux, Louis Massignon (1883-1962), a pris l'intiative de promouvoir un rapprochement fondé sur l'origine Abrahamique commune des trois religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam). Il a été aussi le créateur en 1954 du pèlerinage annuel de Vieux-Marché en Bretagne (Cotes-d'Armor) voué aux "Sept Dormants d'Ephèse", mythe commun à l'Islam et au Christianisme. Ce pélerinage auquel participent chrétiens et musulmans subsiste encore aujourd'hui, mais si louable soit-elle on doit convenir que l'initiative du pr. Massignon n'a guère dépassé le cadre du symbole.
Du côté musulman, force est de constater qu'il n'y a pas eu d'entreprises équivalentes de la part des intellectuels et oulémas . Leur discours, qui ne s'est pour ainsi dire jamais affranchi de l'emprise religieuse, a toujours été essentiellement apologétique et polémique avec, de ce fait, un constant dédain de l'approche historique au sens scientifique du terme.
Pour comprendre les composants du malentendu, il faut sans doute se reporter aux plus lointaines origines des deux religions et tout naturellement à la personnalité de l'un et l'autre des deux fondateurs dont elles se réclament respectivement, à savoir Jésus de Nazareth et Muhammad (Mahomet).
Aucune personne sensée ne s'aviserait de mettre en doute l'existence de Jésus mais il faut bien constater que nous ne savons de lui que ce que nous en disent les évangiles. Il est en quelque sorte perçu dans le subconscient chrétien comme un personnage mythique plutôt qu'historique.
En revanche, Muhammad, né en 570 de notre ère à la Mecque et mort en 632 à Médine est un personnage incontestablement historique. N'est-il pas en effet contemporain du roi mérovingien Dagobert 1er.
Fait religieux et fait politique
Jésus a vécu en Palestine sous l'occupation romaine contre laquelle il n'a jamais prêché le combat. Souvenons-nous du fameux "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu". En ces termes, le nazaréen séparait radicalement le religieux du politique, ce qui aujourd'hui nous interpelle plus que jamais.
Tout au contraire, après avoir transmis à la Mecque ses révélations divines en des termes souvent empreints de grande spiritualité, parfois allégoriques et d'une étrange beauté poétique, Muhammad, s'étant par la suite exilé avec ses fidèles à Médine pour échapper aux menaces des Mecquois demeurés païens, s'est transformé en législateur et a fondé un état. Aux sourates coraniques mecquoises sont venues alors s'ajouter les sourates médinoises où sont établies les règles sur lesquelles s'est organisée la communauté des croyants. Dans le religieux se fondait ainsi le politique. Il y a là matière à méditer de nos jours où cette question de la confusion ou séparation des deux domaines est de brûlante actualité.
Vaincu et humilié
Jésus de Nazareth, selon les évangiles, a sanctifié l'humilité, la pauvreté, la douleur. Les "béatitudes" du fameux sermon sur la montagne sont là pour en témoigner: "heureux les pauvres en esprit (les humbles) car le Royaume des cieux est à eux", "Heureux les affligés ...", "Heureux ceux qui sont persécutés" etc .
De fait, la grandeur de Jésus, dans le subconscient chrétien, est fondée sur les humiliations mêmes qu'il a subies, sa mort dans l'ignominie, sous les injures et les crachats de la foule. Le Nazaréen représente humainement l'image du vaincu.
Vainqueur et conquérant
Chef d 'état, Muhammad a dû revêtir les habits du guerrier contre les tribus païennes d'Arabie. Et il a été un vainqueur comme l'ont été ses successeurs, qui en l'espace d'un siècle seulement, ont établi le pouvoir de l'Islam de l'Arabie jusqu'aux confins de l'Asie, du Maghreb et de l'Espagne. C'est plus encore que l'espace de l'empire romain à son apogée.
Muhammad, avant de devenir prophète a été un riche commerçant caravanier et il est intéressant de noter que l'Islam a toujours respecté la richesse bien acquise et tenu le commerce en estime alors que les églises chrétiennes, à l'exemple de Jésus, ont en quelque sorte sanctifié la pauvreté au point d' être parfois accusées de privilégier le pouvoir des nobles et des riches.
Comment ne pas être tenté de voir dans ces traits antinomiques des figures de Jésus et Muhammad un élément fondamental sinon la clé du malentendu islamo-chrétien qui persiste jusqu'à nos jours.
Divergences et convergences
L'Islam, pour qui Muhammad est "le Sceau des Prophète", à savoir l'ultime, se présente comme le retour définitif à la "révélation véridique" faite aux juifs et aux chrétiens , qui l'auraient falsifiée, trahie dans sa substance . C'est sur quoi est fondée la condamnation de l'apostasie pour les musulmans comme l'interdiction du prosélytisme chrétien ou autre en terre d'Islam ALGÉRIE ET PROSÉLYTISME ÉVANGÉLIQUE (3-ème par). Le Coran reconnaît toutefois aux juifs et aux chrétiens la qualité de "Gens du Livre" et leur accorde à ce titre le droit à un traitement juste.
Il est fait aussi reproche aux chrétiens comme au juifs d'avoir effacé de leurs écritures l'annonce de la venue future d'un "prophète qui serait appelé Muhammad". Jusqu'à aujourd'hui des oulémas évoquent l'existence de l'évangile dit de Barnabé qui mentionne cette venue du prophète de l'Islam et que les églises chrétiennes qualifient de "pseudo-évangile".
Le Coran reconnaît un prophète en la personne de Jésus, qu'il nomme Aissa, né du souffle de Dieu et Messie qui reviendra sur terre à la fin des temps, mais il condamne les chrétiens pour l'avoir divinisé et prétendre qu'il est mort en croix alors qu'il aurait été transporté vivant au Paradis. De même le Coran réserve une part éminente à la Vierge Marie à laquelle une sourate du Livre est consacrée. En somme, Marie est bien plus présente dans le Coran que dans les évangiles. En fait, à propos des chrétiens, le Coran souffle le chaud et le froid. Parfois il les loue, parfois les condamne.
IL y a dans tout cela à l'évidence matière pour un débat sans a priori, une autre clé pour la dissipation du malentendu.
Il est évident qu'au gré des vicissitudes des rapports entre l'Islam et le Christianisme, qui ont le plus souvent été conflictuels ou empreints de méfiance réciproque, la conscience populaire musulmane a le plus souvent retenu les aspects les moins favorables à l' "Autre". Ainsi dans la première sourate du Coran, la "Fatiha" (l'Ouverture), il est écrit notamment "guide-nous sur la voie droite, la voie dont tu nous a gratifiés à l'exclusion des égarés et de ceux qui ont encouru notre colère". Bien qu'aucune exégèse ne le permette, beaucoup de musulmans continuent jusqu'à aujourd'hui de prétendre que les "égarés" sont les chrétiens et "ceux qui ont encouru notre colère" les juifs, ou inversement.
Certaines idées reçues ont la vie dure dans la conscience populaire et aussi négligeable que cet exemple puisse paraître, cela constitue plus qu'aucun discours hostile autorisé, un obstacle sur la voie de la conciliation.
Mis à part Dante, qui a réservé à Mahomet une place dans l'Enfer de sa "Divine Comédie" et Voltaire, qui a pris la plume pour écrire son "Mahomet, ou le Fanatisme", les apologistes des deux camps se sont durement affrontés durant des siècles et si il y a eu dans la première moitié du XX-ème siècle une relative accalmie, les controverses ont resurgi de nos jours avec le nouveau développement du fondamentalisme musulman et en dépit de la volonté d'apaisement manifestée par l'église catholique après le concile Vatican-II.
En réalité et jusque dans les périodes de relative tolérance mutuelle, il n'y a jamais eu au mieux entre l'Islam et la Chrétienté qu'une cohabitation sans réelle intimité et encore moins fraternité, exception faite des rapports entre individus éclairés de l'une et l'autre communautés. Voir à propos du statut des minorité en pays d'Islam: ALGÉRIE ET PROSÉLYTISME ÉVANGÉLIQUE
Faire de l'angélisme dans l'approche de l'Islam à l'instar du Père Michel Lelong, théologien et islamologue ardent militant de la réconciliation, n'est sans doute pas la meilleure façon d'avancer vers une harmonisation des rapports islamo-chrétiens. Mieux vaut regarder les réalités en face pour mieux appréhender les points de convergence et de divergence et en faire une analyse historique dans une approche scientifique libérée des a priori religieux et, de ce fait, propice à une compréhension réciproque. Cette démarche est depuis des années réclamée par des intellectuels musulmans en lutte contre l'intégrisme, comme les égyptiens Mohamed El-Eshmaoui, Fouad Zakariya et Farag Foda (assassiné en 1992 au Caire par des fanatiques) ou le tunisien Abdelwahab Meddeb.
Un pas vers l' "Autre"
Du côté chrétien, nombre de religieux, notamment jésuites et dominicains, comme Georges Anawati ou Jacques Jomier entre autres ont produit des études scientifiques de parfaite impartialité sur l'Islam, et certains islamologues chrétiens ont ressenti une attirance pour cette religion, particulièrement dans le domaine de la mystique soufie. Le plus prestigeux, Louis Massignon (1883-1962), a pris l'intiative de promouvoir un rapprochement fondé sur l'origine Abrahamique commune des trois religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam). Il a été aussi le créateur en 1954 du pèlerinage annuel de Vieux-Marché en Bretagne (Cotes-d'Armor) voué aux "Sept Dormants d'Ephèse", mythe commun à l'Islam et au Christianisme. Ce pélerinage auquel participent chrétiens et musulmans subsiste encore aujourd'hui, mais si louable soit-elle on doit convenir que l'initiative du pr. Massignon n'a guère dépassé le cadre du symbole.
Du côté musulman, force est de constater qu'il n'y a pas eu d'entreprises équivalentes de la part des intellectuels et oulémas . Leur discours, qui ne s'est pour ainsi dire jamais affranchi de l'emprise religieuse, a toujours été essentiellement apologétique et polémique avec, de ce fait, un constant dédain de l'approche historique au sens scientifique du terme.
Pour comprendre les composants du malentendu, il faut sans doute se reporter aux plus lointaines origines des deux religions et tout naturellement à la personnalité de l'un et l'autre des deux fondateurs dont elles se réclament respectivement, à savoir Jésus de Nazareth et Muhammad (Mahomet).
Aucune personne sensée ne s'aviserait de mettre en doute l'existence de Jésus mais il faut bien constater que nous ne savons de lui que ce que nous en disent les évangiles. Il est en quelque sorte perçu dans le subconscient chrétien comme un personnage mythique plutôt qu'historique.
En revanche, Muhammad, né en 570 de notre ère à la Mecque et mort en 632 à Médine est un personnage incontestablement historique. N'est-il pas en effet contemporain du roi mérovingien Dagobert 1er.
Fait religieux et fait politique
Jésus a vécu en Palestine sous l'occupation romaine contre laquelle il n'a jamais prêché le combat. Souvenons-nous du fameux "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu". En ces termes, le nazaréen séparait radicalement le religieux du politique, ce qui aujourd'hui nous interpelle plus que jamais.
Tout au contraire, après avoir transmis à la Mecque ses révélations divines en des termes souvent empreints de grande spiritualité, parfois allégoriques et d'une étrange beauté poétique, Muhammad, s'étant par la suite exilé avec ses fidèles à Médine pour échapper aux menaces des Mecquois demeurés païens, s'est transformé en législateur et a fondé un état. Aux sourates coraniques mecquoises sont venues alors s'ajouter les sourates médinoises où sont établies les règles sur lesquelles s'est organisée la communauté des croyants. Dans le religieux se fondait ainsi le politique. Il y a là matière à méditer de nos jours où cette question de la confusion ou séparation des deux domaines est de brûlante actualité.
Vaincu et humilié
Jésus de Nazareth, selon les évangiles, a sanctifié l'humilité, la pauvreté, la douleur. Les "béatitudes" du fameux sermon sur la montagne sont là pour en témoigner: "heureux les pauvres en esprit (les humbles) car le Royaume des cieux est à eux", "Heureux les affligés ...", "Heureux ceux qui sont persécutés" etc .
De fait, la grandeur de Jésus, dans le subconscient chrétien, est fondée sur les humiliations mêmes qu'il a subies, sa mort dans l'ignominie, sous les injures et les crachats de la foule. Le Nazaréen représente humainement l'image du vaincu.
Vainqueur et conquérant
Chef d 'état, Muhammad a dû revêtir les habits du guerrier contre les tribus païennes d'Arabie. Et il a été un vainqueur comme l'ont été ses successeurs, qui en l'espace d'un siècle seulement, ont établi le pouvoir de l'Islam de l'Arabie jusqu'aux confins de l'Asie, du Maghreb et de l'Espagne. C'est plus encore que l'espace de l'empire romain à son apogée.
Muhammad, avant de devenir prophète a été un riche commerçant caravanier et il est intéressant de noter que l'Islam a toujours respecté la richesse bien acquise et tenu le commerce en estime alors que les églises chrétiennes, à l'exemple de Jésus, ont en quelque sorte sanctifié la pauvreté au point d' être parfois accusées de privilégier le pouvoir des nobles et des riches.
Comment ne pas être tenté de voir dans ces traits antinomiques des figures de Jésus et Muhammad un élément fondamental sinon la clé du malentendu islamo-chrétien qui persiste jusqu'à nos jours.
Divergences et convergences
L'Islam, pour qui Muhammad est "le Sceau des Prophète", à savoir l'ultime, se présente comme le retour définitif à la "révélation véridique" faite aux juifs et aux chrétiens , qui l'auraient falsifiée, trahie dans sa substance . C'est sur quoi est fondée la condamnation de l'apostasie pour les musulmans comme l'interdiction du prosélytisme chrétien ou autre en terre d'Islam ALGÉRIE ET PROSÉLYTISME ÉVANGÉLIQUE (3-ème par). Le Coran reconnaît toutefois aux juifs et aux chrétiens la qualité de "Gens du Livre" et leur accorde à ce titre le droit à un traitement juste.
Il est fait aussi reproche aux chrétiens comme au juifs d'avoir effacé de leurs écritures l'annonce de la venue future d'un "prophète qui serait appelé Muhammad". Jusqu'à aujourd'hui des oulémas évoquent l'existence de l'évangile dit de Barnabé qui mentionne cette venue du prophète de l'Islam et que les églises chrétiennes qualifient de "pseudo-évangile".
Le Coran reconnaît un prophète en la personne de Jésus, qu'il nomme Aissa, né du souffle de Dieu et Messie qui reviendra sur terre à la fin des temps, mais il condamne les chrétiens pour l'avoir divinisé et prétendre qu'il est mort en croix alors qu'il aurait été transporté vivant au Paradis. De même le Coran réserve une part éminente à la Vierge Marie à laquelle une sourate du Livre est consacrée. En somme, Marie est bien plus présente dans le Coran que dans les évangiles. En fait, à propos des chrétiens, le Coran souffle le chaud et le froid. Parfois il les loue, parfois les condamne.
IL y a dans tout cela à l'évidence matière pour un débat sans a priori, une autre clé pour la dissipation du malentendu.
Il est évident qu'au gré des vicissitudes des rapports entre l'Islam et le Christianisme, qui ont le plus souvent été conflictuels ou empreints de méfiance réciproque, la conscience populaire musulmane a le plus souvent retenu les aspects les moins favorables à l' "Autre". Ainsi dans la première sourate du Coran, la "Fatiha" (l'Ouverture), il est écrit notamment "guide-nous sur la voie droite, la voie dont tu nous a gratifiés à l'exclusion des égarés et de ceux qui ont encouru notre colère". Bien qu'aucune exégèse ne le permette, beaucoup de musulmans continuent jusqu'à aujourd'hui de prétendre que les "égarés" sont les chrétiens et "ceux qui ont encouru notre colère" les juifs, ou inversement.
Certaines idées reçues ont la vie dure dans la conscience populaire et aussi négligeable que cet exemple puisse paraître, cela constitue plus qu'aucun discours hostile autorisé, un obstacle sur la voie de la conciliation.