LES DIX PLAIES D'ÉGYPTE

Publié le par Yaqzan

Nouvel état des lieux

Des dix plaies que Yahvé infligea à l'Egypte de Pharaon à l'époque de Moïse seule l'invasion périodique de nuages de sauterelles a subsisté jusqu'à nos jours. Les autres ont disparu. Plus d'invasions de grenouilles  ni de taons et si la poussière reste omniprésente, elle ne se transforme plus en moustiques et le sang ne se substitue plus à l'eau du Nil...

Mais si ces plaies ont disparu d'autres sont venues les remplacer. La plus grave c'est la drogue, dit-on. C'est vraisemblable mais nous en parlerons plus tard, dans un prochain article.

Non ce n'est pas la drogue,
rétorquent certains, mais la bilharziose, cette grave maladie parasitaire endémique véhiculée par un petit gastéropode pullulant dans les canaux d'irrigation. Mais non! Vous n'y êtes pas. C'est la surpopulation. Pensez-donc! Près de 80 millions d'habitants sur une surface utile qui n'est pas plus étendue que la Bretagne, soit 1.500 personnes au km2. Il est vrai que la croissance démographique est un casse-tête pour le président Moubarak, qui dit pressentir une catastrophe. voir Espace vital


Mustafa Hussein (El-Akhbar)  Sans commentaire

Mais non! clament les pieux oulémas.  "Les enfants sont un don du Seigneur, le sang neuf de la Nation". Certains d'entre eux surenchérissent, affirmant sans ambages que le contrôle des naissances encouragé par le pouvoir n'est qu'un "complot impérialiste athée".

"D'accord! mais n'avez-vous pas remarqué que les plants de maïs poussent avec plus de vigueur et de santé quand on les espace? Espaçons donc les naissances et nous aurons de sains et vigoureux enfants dont chacun fera le travail de deux", répond la voix de la sagesse" par le canal de l'information officielle.

Trêve de discussions! La plaie la plus grave c'est le "babor" affirment d'autres, catégoriques. A les en croire, des milliers de personnes meurent chaque année brûlées par les flammes de ce réchaud à pétrole, roi du mobilier rustique des campagnes.

Cette "bombe domestique" serait-elle donc plus meurtrière que les balles perdues des kalatchnikov des paysans de haute-Egypte, mobilisés dans des vendettas sans fin, coutume qui a en croire certains mériterait de figurer en tête du classement de ces fameuses plaies. "En haute-Egypte il pleut du plomb", écrivait naguère un journaliste.

Le "babor"? Vous plaisantez, la plus grave, affirme le journaliste sensible aux problèmes sociaux, c'est le "tabor", ces queues interminables qui se forment devant les magasins communautaires de distribution de produits alimentaires subventionnés (gamaeyya).

D'abord serein, puis frémissant, puis agité de mouvements divers, puis vociférant, le rassemblement se fait menaçant lorsqu'une voix, indécente devant tant d'attente déçue, crie "Khalas"! "l n'y a plus d'huile plus de sucre, plus de pain, plus de farine. On verra demain incha'allah".


Mustafa Hussein (Al-Akhbar) "ça monsieur, c'est une queue surprise.
Arrivé au bout vous trouvez soit un cinéma soit une gamaeya
soit le bureau des passeports"


"Billevesées que tout cela", dit l'agronome averti. la plus grave des plaies qui frappent notre pays c'est la jacinthe aquatique, cette plante verte robuste qui, telle un monstre, envahit inexorablement les canaux d'irrigation. A peine arrachée à grand renfort de pelleteuses mécaniques dressées sur les rives des canaux telles de grandes sauterelles, elle repousse de plus belle. "Di ma'ssa", c'est une plaie, murmure le paysan, hochant la tête, désespéré.

La plus grave ou non, cette plaie serait due selon le tradition, à un funeste caprice du vice-roi d'Egypte Mehemet Ali, qui, dans la première moitié du 19ème siècle, aurait fait importer d'Amérique du Sud cette plante traîtresse à la jolie fleur lilas pour décorer ses jardins.

Si nous comptons bien nos plaies nous en sommes à sept. Il nous en manque trois pour faire dix. Nous ajouterons donc les pénuries alimentaires diverses et chroniques, qui engendrent le couple  spéculation-corruption et cela fera deux . voir
  Egypte: Le pain de la colère

   
Mustafa Hussein (El-Akhbar) "Des pots de vin ça?
 Pas du tout. c'est des encouragements
du public"

"last but not least", nous clôturerons la liste avec l'intégrisme islamique conquérant qui étouffe l'intellect du peuple et suscite l'intolérance , dressant une partie de la population musulmane contre ses concitoyens coptes au détriment de la paix civile.

Après cette triste énumération un peu d'air frais: L'humour du peuple égyptien, qui s'exprime par l'auto-dérision à travers le prisme de ses traditionnelles blagues (nokta) et dessins de presse humoristiques, est sans doute un exutoire mais c'est avant tout le miroir de cette société égyptienne si attachante et une source d'information essentielle pour la comprendre.




Publié dans Egypte

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.<br /> <br /> Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.<br /> <br /> La Page No-18: CHAMPS DE FORCE !<br /> <br /> L'ÉGYPTE ! UN CHAMP D'ÉNERGIE ?<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br />
Répondre