LE MANIFESTE THÉOCRATIQUE

Publié le par Yaqzan


Ou le confort béat de l'anesthésie intellectuelle

En vérité je te le dis
Dors en toute sérénité
Tout est déjà écrit
Il n'y a pas à innover


J'ai retrouvé dans mes archives un texte arabe vieux de quelques années mais qui est plus que jamais d'actualité dans la mesure où il est l'exacte expression des convictions intégristes abondamment prêchées aujourd'hui. Je vous livre la traduction des passages essentiels de ce texte que j'estime doublement exemplaire.

1°) Exemplaire  pour qui lutte contre l'obscurantisme et  y trouvera un encouragement à poursuivre le combat.

2°) Exemplaire pour qui préfère  le confort  des  certitudes qui lui sont assénées lui épargnant l'effort de se poser des questions, et lui offrant ce faisant la  quiétude béate du vide intellectuel.

A noter que l'esprit de ce manifeste n'est pas propre à l'Islam mais à tous les intégrismes

"La démocratie est un principe contraire à l'Islam".

Tel est le titre de ce texte publié dans le quotidien saoudien Asharq-alawsat et signé Mohamed  Mahmoud  Mandoura, universitaire.

En voici l'essentiel: "... Si on examine la définition de la démocratie dans le détail concernant la relation entre le peuple et le gouvernant, on constate que la démocratie est de façon flagrante en contradiction avec l'Islam...

" Les fondements sur lesquels repose la démocratie sont les suivants:

1°/ La séparation de la religion et de la vie.

2°/ La communauté est la source de la législation et des pouvoirs et c'est elle qui établit le régime (politique) et les lois par décision majoritaire.

3°/ Consécration et  garantie  des libertés individuelles telles que la liberté de croyance, la liberté d'opinion, la liberté de  propriété et la liberté personnelle...

" Or chacun de nous sait que l'Islam est un système de vie intégré (1) dont découle l'ensemble de l'organisation de la vie y compris le politique, le social et l'économique. En Islam il n'y a pas de séparation entre la religion et la vie. La "gouvernance" (2) n'appartient qu'à Dieu seul et les sources de la législation islamique sont bien connues:

"Ainsi il n'y a pas dans l'Islam consécration de la liberté dans son concept absolu tel qu'on le trouve en démocratie et bien que l'Islam par exemple n'oblige pas les gens à épouser une croyance précise, il n'autorise pas le musulman à changer de religion et celui qui sort de l'Islam est considéré comme un apostat à qui est appliquée la sentence prescrite dans ce cas. (note du trad: la mort selon les extrémistes bien que le Coran soit muet sur ce sujet). (voir)  
ALGÉRIE ET PROSÉLYTISME ÉVANGÉLIQUE  (paragraphe 3)

" La libre propriété individuelle telle qu'elle est conçue en démocratie n'existe pas en Islam. L'Islam définit les sources de la propriété et ne permet pas son acquisition par les moyens de l'usure,  de la spéculation  ou du gain excessif.

"La liberté personnelle telle qu'elle est conçue en démocratie n'existe pas dans l'Islam. Ainsi, il n'est pas permis aux femmes de marcher dans la rue à demi-nues et l'Islam interdit la mixité, la luxure et l'homosexualité entre autres nombreuses choses."

"Et ici nous arrivons à la conclusion que la démocratie est étrangère à l'Islam qu'elle enfreint de manière manifeste;  et il n'y a sur ce point aucune place pour le doute ..."


(1) منهاج متكامل  Aveu d'intégrisme on ne peut plus explicite.

(2) J'utilise à dessein ce néologisme pour traduire précisément celui employé par l'auteur, à savoir حاكمية "hakimiyya", mot inexistant dans les dictionnaires arabes et inventé par les islamistes radicaux pour  désigner le pouvoir absolu de Dieu sur l'organisation de la société civile.  Ce qui correspond au slogan des Frères Musulmans:  "L'Islam religion et état"  الاسلام دين ودولة

Publié dans religions

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