L'EXTRÊME-GAUCHE: OUI MAIS POUR QUOI FAIRE?

Publié le par Yaqzan


Utopie,  contestation et pouvoir



J'ai toujours eu une certaine sympathie pour l'extrême-gauche et ses utopies dont on disait il y a un peu plus d'une dizaine d'années, avec un soupçon de regret, qu'elles étaient mortes. Le monde pensait-on était revenu aux réalités.

L'utopie n'est pas à mon avis totalement stérile. Elle crée en quelque sorte une dynamique , un guide sur la route vers un idéal sans doute impossible à atteindre mais où chaque pas accompli est en soi un progrès.

On crédite aujourd'hui de plus de dix pour cent de sympathisants la mouvance conduite par Olivier Besancenot dont l'intelligence et le charisme ne sont plus à démontrer. Or, jusqu'à plus ample informé, la LCR a toujours refusé de participer à quelque gouvernement que ce soit, se cantonnant systématiquement dans son rôle de contestation. Ce n'est pas inutile mais à mon avis insuffisant et peut-être même dangereux.

La mouvance Besancenot  représente donc aujourd'hui un poids important  dans l'opinion des électeurs potentiels, mais il est impensable d'un point de vue idéologique, qu'elle veuille jouer un rôle d'arbitre entre gauche et droite, comme pourrait le faire le centre incarné par François Bayrou.

Or, Olivier Besancenot et ses amis ne peuvent  en aucun cas prétendre pouvoir  affaiblir la droite et encore moins l'extrême-droite nationaliste alors que la droite a déjà démontré avec Sarkozy qu'elle pouvait mordre dans l'électorat de Le Pen.

En revanche, et c'est là qu'il y a danger, la mouvance Besancenot peut faire à l'égard de la gauche ce que Sarkozy a fait à l'égard du FN, à savoir affaiblir le PS ou du moins ce qu'il en reste lorsqu'on constate l'état déplorable de ce parti et de son appareil sclérosé. Autrement dit, elle peut faire le lit  de la droite pour une nouvelle victoire de celle-ci.

J'en reviens à ma question première: L'extrême-gauche oui mais pour quoi faire? A elle de la dire. L'alternative est la suivante: participer d'une façon ou d'une autre à la gestion du pays où s'en abstenir et se condamner à une quasi-stérilité.

Publié dans Politique

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